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Libération

Ces grands patrons qui gênent la droite

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Préoccupés par les polémiques autour du revenu des dirigeants d'entreprise, les députés auditionnent aujourd'hui Messier.
publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Jean-Marie Messier invité aujourd'hui par la commission des lois de l'Assemblée nationale pour donner son avis sur la rémunération des patrons. Les députés ont le sens de l'humour. Ou celui de l'à-propos. Qui mieux que Messier peut témoigner et incarner les excès du capitalisme ? L'homme a créé le scandale en cherchant à partir de Vivendi Universal avec une indemnité record de 20,5 millions d'euros. Et, depuis, il se bat sans retenue devant les tribunaux français et américains contre Vivendi pour toucher ce pactole, comme le montre l'histoire de ses indemnités (lire page 6). Mais l'ex-PDG de VU n'est pas le seul concerné parmi les patrons français.

Audition musclée. Sa médiatisation a eu en tout cas un avantage : elle a sensibilisé la droite sur les rémunérations démesurées que s'accordaient tous les patrons. C'est à l'initiative de deux députés UMP Alain Marsaud et Michel Voisin, se prévalant du soutien de Jean-Pierre Raffarin, que la question du salaire des patrons a été intégrée en juin à la mission d'information sur le droit des sociétés. Une mission qui se tenait depuis plusieurs mois sans véritable enjeu. Et la première audition a été musclée. Le 8 juillet, Xavier Fontanet, PDG d'Essilor et président du comité d'éthique du Medef, s'est retrouvé sur la défensive. «La moitié des patrons du CAC 40 s'est augmentée alors que leurs entreprises ont réalisé des pertes. Cela pose problème. Si vous ne voulez pas de législation, il faut mettre de l'ordre», l'avait alors interpellé