Marseille de notre correspondant
Installé dans un quartier pauvre et à forte immigration de Marseille, le collège privé catholique Saint-Mauront compte 75 % de musulmans parmi ses 114 élèves. Il accueille des jeunes filles voilées, environ 20 % des élèves féminines, soit une douzaine de personnes. Son directeur, Jean Chamoux, explique pourquoi.
Pourquoi les acceptez-vous ?
On ne veut pas forcer la liberté des personnes ni les convaincre d'enlever le voile. Simplement, leur donner la possibilité de choisir, en élargissant au maximum les possibles. Evidemment, avec ces filles, on appuie le message sur la nécessaire égalité hommes-femmes. On a quelque chose à faire pour elles plutôt que de les voir claustrées à la maison. Ici, elles apprennent que, dans toute religion, il y a des valeurs. Que la charité et la prière ont plus d'importance que la façon de se vêtir.
Quel objectif poursuivez-vous ?
Pour moi, une fille qui reste voilée va être handicapée dans la vie. La plupart qui quittent notre établissement finissent par l'enlever.
Quelles sont les motivations du voile ?
Très diverses. En fait, ce n'est pas du côté des parents : «Si tu ne mets pas le voile, on te réprimande.» C'est plutôt une obligation par l'éducation. Elles se sentent obligées de le mettre, comme un jeune chrétien se sent obligé d'aller à la messe.
Le voile génère des problèmes ?
L'année dernière, on a résisté au fait que certaines jeunes filles portent le voile pendant le sport, ne serait-ce que pour une question de sé