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Libération

Le scandale des bonus

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L'écart entre rémunération et résultats inquiète même le Medef.
publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Que fait un patron lorsqu'il voit chuter le cours de Bourse de son entreprise ? Il s'octroie une augmentation record de sa rémunération et de ses attributions de stock-options. Et que reçoit-il en récompense, lorsqu'il accumule tellement d'erreurs qu'il se fait mettre à la porte par son conseil d'administration ? Un chèque auquel seuls les gagnants du Loto pourraient prétendre (les fameux golden parachutes)...

Depuis le début de l'année, les patrons des grandes entreprises, en Europe et aux Etats-Unis, se font moins remarquer par la performance de leur gestion que par le montant de leurs rémunérations. Et, cette fois, ce ne sont pas seulement les syndicats et les petits actionnaires qui râlent.

Nombreux adeptes. En France, même le Medef (représentant de la corporation) et certains députés de la majorité s'inquiètent. Il en fallait certainement beaucoup pour qu'Ernest-Antoine Seillière (qui a touché 1,37 million d'euros en 2002 comme président de Wendel Investissement) crie au scandale, façon Georges Marchais, le 18 juillet sur Europe 1. «Il y a quelques entrepreneurs dans notre pays qui se comportent de manière scandaleuse», affirmait-il, tout en soulignant qu'il ne fallait pas généraliser à partir de ces quelques cas particuliers. «Le Medef ne se comporte pas comme quelques-uns du CAC 40.»

Des cas isolés ? En 2002, la rémunération des patrons des grands groupes cotés a augmenté de 13 % en moyenne ; dans le même temps, le CAC 40 chutait de 33 %... Nombreuses sont les entreprise