Si Hanifa Cherifi dit vrai, l'émoi médiatique qui entoure à nouveau la question du port du voile islamique dans les établissements scolaires est disproportionné. Car, selon la médiatrice, on serait passé en dix ans de plus de 2 000 «incidents» par an à... 150. Mais l'incapacité de l'Education nationale à évaluer le phénomène dans l'absolu n'aide pas à calmer les esprits. «On ne sait pas si les incidents identifiés sont l'écume d'une mer apaisée... ou la face émergée d'un gros iceberg», reconnaît un haut fonctionnaire du ministère. Seule certitude : depuis 1989 et l'affaire fondatrice de Creil, chaque cas révélé devient rapidement une «affaire» ce fut le cas de Montfermeil, Nantua, Flers, Tremblay-en-France, Lyon... Le lycée Henri-Wallon d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) vient d'entrer dans cette catégorie, après l'exclusion d'Alma et de Lila Lévy, deux soeurs de 16 et de 18 ans. Ce sera peut-être le cas, très vite, du collège Charles-Walch de Thann (Haut-Rhin), qui a interdit de cours, hier, une élève de 12 ans.
Sur le terrain, on sait pourtant que ces incidents se règlent mieux «à bas bruit», selon les propres termes de Luc Ferry. Ce qui n'a pas empêché ce dernier d'«approuver totalement l'équipe éducative et le proviseur» d'Henri-Wallon, estimant que «si les deux élèves exclues veulent bénéficier de l'école laïque elles n'ont qu'à en remplir les conditions». Xavier Darcos est à l'unisson : «Si l'on n'aime pas la République française, il faut aller ailleurs.» Ils ont reç