Un PDG qui renie sa signature, des administrateurs qui mentent délibérément... Dans l'affaire du parachute en or de Jean-Marie Messier, il n'y a pas que l'ancien PDG de Vivendi Universal (VU) à avoir un poids sur la conscience. C'est ce qui ressort des auditions confidentielles menées devant le tribunal arbitral de New York dans le cadre de la procédure engagée par Messier pour récupérer «ses» 20,5 millions d'euros, et dont Libération a pu se procurer de larges extraits. Elles montrent que la plupart des administrateurs de Vivendi présents lors de la démission de Messier étaient d'accord pour lui verser une indemnité : Marc Viénot, ancien patron de la Société générale, Jacques Friedman, ex-PDG de l'UAP, Henri Lachmann, PDG de Schneider, et Edgar Bronfman Jr., ancien vice-président de VU. Quant à Jean-René Fourtou, le PDG actuel de Vivendi, et Claude Bébéar, administrateur et véritable homme fort du groupe, malgré leur proclamation affichée de ne rien verser à Messier, ils n'ont pas toujours été aussi clairs.
Forcing et résistance
L'histoire commence fin juin 2002, quand les administrateurs français de VU décident de faire partir Messier. Ils n'ont guère le choix : ils viennent de s'apercevoir que le groupe est proche de la faillite. Mais ils veulent mettre les formes. D'abord, parce qu'ils n'ont pas le choix : le prochain conseil d'administration où ils pourraient remercier Messier n'est prévu qu'en septembre, et seul le PDG peut avancer sa date. Et, surtout, parce qu'ils sont