Qui d'autre que Jean Paul II pourrait recevoir, à l'occasion de l'anniversaire de son élection, une si unanime louange que celle dont il est l'objet ? Personne. Même si quelques-uns des éloges prononcés par certains chefs d'Etat comportent une bonne dose d'hypocrisie, il est remarquable qu'ils se croient tenus de les prononcer.
Le pontificat s'est déroulé à cette époque historique qu'on appelle mondialisation. Il a su en utiliser les ressources de main de maître tout en en critiquant le bien-fondé. Les conservateurs lui savent gré de sa défense des valeurs pérennes qu'ils partagent et les progressistes ne peuvent qu'approuver sa condamnation des grandes injustices planétaires ou, plus récemment, sa dénonciation de l'intervention militaire en Irak. Jean Paul II est un vrai pape planétaire.
L'événement majeur du quart de siècle écoulé a été l'effondrement du pouvoir soviétique dont il a été un des acteurs majeurs. Mais l'Europe n'a pas suivi les chemins qu'il avait espérés.
La déchristianisation du Vieux Monde, déjà bien engagée lors de son arrivée au Vatican, s'est poursuivie à marche redoublée. L'Europe a acclamé le chanteur mais boudé sa chanson. Le matérialisme consumériste et invertébré s'est révélé plus coriace que le matérialisme scientifique et policier !
Du coup, l'Eglise catholique a vu son centre de gravité se déplacer vers le tiers-monde.
Paul VI avait été le dernier d'une longue série de prélats européens. Jean Paul II est le premier chef charismatique d'une Eglise q