L'immense cafouillage Crédit Lyonnais-Executive Life, qui oppose la France aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années, s'est transformé en affaire d'Etat. La France, après un arbitrage au plus haut niveau, a décidé mercredi soir de ne pas ratifier l'accord amiable qu'elle avait conclu avec la justice américaine le 2 septembre. L'Etat, qui estime qu'il ne dispose pas de garanties suffisantes protégeant la banque et ses anciens dirigeants, refuse de payer les 585 millions de dollars demandés par la justice américaine en contrepartie de la suspension des poursuites pénales contre le Crédit Lyonnais et le Consortium de réalisation (CDR). D'où l'agacement de Francis Mer, hier matin : «On ne sait plus où nous en sommes», a déclaré le ministre de l'Economie sur RTL. «Le procureur déclare qu'il y a des faits nouveaux et que, par conséquent, ce que nous avons signé, nous devons le modifier.» Selon un haut fonctionnaire, Mer est furieux de la tournure prise par les événements. Le ministère des Finances, qui souhaite en finir avec les vieilles casseroles du Crédit Lyonnais, est aujourd'hui dépossédé d'un accord que son ministère a négocié.
Fax. Que s'est-il passé depuis le 2 septembre pour qu'on en revienne au point de départ ? A peine signé par les Français, le protocole d'accord est écorné par la partie américaine. La révélation opportune par The Economist, le 19 septembre, d'un fax paraphé de la main de Jean Peyrelevade en 1993, et mentionnant le montage douteux du rachat de la compa