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Libération

Le soldat Blair inquiète les Etats-Unis

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Le ton monte après son ralliement aux thèses franco-allemandes sur la défense européenne.
publié le 18 octobre 2003 à 1h27

Bruxelles (UE) envoyés spéciaux

Tony Blair se prépare-t-il à trahir les Etats-Unis ? En se rapprochant des thèses franco-allemandes en matière de défense européenne, lors d'un sommet tripartite à Berlin le 20 septembre, le Premier ministre britannique a manifestement inquiété le Pentagone, qui voit d'un mauvais oeil l'émergence d'une capacité d'action militaire autonome de l'Union. Les Etats-Unis ont donc saisi l'occasion du Conseil européen de Bruxelles pour faire éclater leur mauvaise humeur à l'égard des Européens en général mais surtout de leur allié privilégié britannique : une réunion des ambassadeurs de l'Otan a été convoquée en urgence, pour lundi, à Bruxelles. Une annonce faite au moment où les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq se retrouvaient pour un dîner justement consacré à la défense européenne...

«Menace la plus significative». Le ton a commencé à monter mercredi lorsque le représentant des Etats-Unis auprès de l'Otan, Nicholas Burns, a déclaré à ses homologues que certains projets européens en matière de défense représentaient «la menace la plus significative pour l'avenir de l'Otan». La sortie visait le projet défendu par Paris, Berlin, Bruxelles et Luxembourg de créer un «quartier général européen», indépendant de celui de l'Alliance atlantique (à Mons, en Belgique), pour planifier des opérations militaires purement européennes. De cela, les Américains ne veulent pas : ils souhaitent garder un contrôle ou, du moins, un droit de regard.

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