Bien sûr, on peut moquer les symboles. Celui, chargé, du «président chancelier» Chirac, venu témoigner à Bruxelles de l'idylle fusionnelle Gerhard-Jacques, est un peu une aubaine pour humoristes de chaîne câblée. Mais sorti des humoristes de profession et des grabataires du souverainisme, ce qui est remarquable, c'est combien ce geste apparaît normal aux yeux des Français. Ils ont payé pour apprendre que c'est lorsque le couple franco-allemand se chamaille qu'il faut s'inquiéter. Pas quand il fonctionne et joue son rôle de moteur de la construction européenne. Quand ce moteur tourne, pas grand-chose ne peut l'arrêter. Qu'il en aille ainsi est rassérénant en cette période où le nationalisme et l'américanisme des nouveaux entrants dans l'Union menacent de prendre le pas sur l'aspiration fédérale des pères fondateurs. A la différence de leurs prédécesseurs, le couple Chirac-Schröder a mis du temps à se trouver, les deux hommes n'ayant au départ ni passion folle pour la cause européenne ni attirance pour le pays du voisin. Comme souvent, c'est l'économique, plus que le diplomatique, qui les a obligés à resserrer leur lien. Face à la globalisation, la France et l'Allemagne, vieilles nations où l'Etat providence est à la base de la cohésion nationale, sont sommées de repenser leurs fondamentaux. Dans la voie des réformes, ils avancent bon an mal an à un rythme à peu près identique, contraints de s'épauler pour réussir et demeurer pilotes de l'intégration européenne. Une dialectiqu
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