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Libération

Première plainte de l'après-canicule

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Le directeur d'une maison de retraite de Reims a été mis en examen. Polémique.
publié le 18 octobre 2003 à 1h27

L'établissement est chic et réputé. Une bonne centaine de personnes y résident à l'année, au coeur de Reims, entre la sous-préfecture et le palais de justice. Plusieurs d'entre elles sont mortes au mois d'août, victimes de la canicule. Apparemment ni plus ni moins que dans toutes les maisons de retraite de France, où la vague de chaleur a sévi. D'autres pensionnaires sont parties un peu plus tard, victimes du contrecoup de cet été insupportable. Et notamment une femme, dont la mort, le 11 septembre, a suscité l'intérêt de la justice. Le cas est apparemment singulier. Il se décline en fait au pluriel. Car, au cours de leurs premières investigations, qui ont duré un mois, les policiers ont découvert, selon une source judiciaire, des «faits graves» qui concerneraient d'autres pensionnaires décédés au plus fort de la canicule. L'information judiciaire ouverte jeudi soir contre le directeur, son adjointe et Hotelia, la société gestionnaire de cette résidence, vise d'ailleurs des «homi cide (s), blessures et violences involontaires». Pluriel qui annonce un dossier multiple, premier du genre après l'hécatombe de l'été.

Mi-septembre, lorsque les enfants viennent se recueillir devant le corps de leur mère, ils n'en reviennent pas : leur étonnement n'est pas le seul fruit de leur émotion, mais celui de leur compétence, puisque tous deux travaillent dans le domaine médical. Ce qu'ils voient les effraie suffisamment pour qu'ils alertent le procureur, qui lui-même diligente une enquête do