Environ 3 000 personnes âgées seraient mortes, durant l'été meurtrier 2003, dans une maison de retraite. Certaines ne recevaient plus aucune visite de leurs proches, d'autres étaient encore en contact avec leurs familles. Certaines étaient au bout de leur route avant même l'été. D'autres auraient pu franchir correctement les records de température, si elles avaient été mieux soignées, encadrées, si elles avaient bénéficié de davantage d'attentions. Combien sont dans ce cas, dont la mort est si inexplicable pour leurs proches qu'ils envisagent de demander des comptes judiciaires, d'abord à la maison de retraite, et peut-être ensuite à d'autres responsables ?
Cette catastrophe sanitaire devait déboucher sur une ou plusieurs plaintes, c'était inéluctable. Anticiper leur nom bre est impossible. Mais l'affaire de Reims, qui concerne plusieurs victimes, est un signal. Alain-Michel Ceretti, président du Lien (association de Lutte, d'information et d'étude des infections nosocomiales), et représentant du Ciss (Comité interassociatif sur la santé), demeure prudent et estime qu'il n'y pas «de mouvement de fond» : «Nous n'avons pas été sollicités directement. Il y a en fait trois cas de figure. Soit les gens sont morts chez eux, et on ne voit pas très bien contre qui la famille pourrait se retourner. Soit ils sont décédés à l'hôpital, et là on sait que les services étaient débordés. Soit enfin, ils sont morts en maison de retraite, et là il y a effectivement peut-être un sujet, au cas p