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Libération

Les buralistes font la grève des clopes

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Ils ferment boutique aujourd'hui pour protester contre la hausse de 20%.
publié le 20 octobre 2003 à 1h26

Les hérauts de la lutte contre le tabagisme en rêvaient depuis des années, les buralistes l'ont fait. Aujourd'hui, c'est journée «sans tabac». Vraiment sans tabac : alors que le prix du paquet augmente massivement (18 à 20 %) pour la seconde fois de l'année, les deux tiers des buralistes devraient baisser leurs rideaux en signe de protestation. «Du jamais vu», selon René Le Pape, président de la Confédération. Et une étape supplémentaire dans leur bras de fer avec le gouvernement. Les débitants ne sont pas peu fiers de leur popularité nouvelle : ils annoncent avoir recueilli 4,3 millions de signatures de soutien, menacent de ne plus vendre de timbres fiscaux, voire de rendre, pour certains, leur carte d'électeur. Et martèlent, à cinq mois des régionales, que leurs 34 000 bureaux de tabac sont autant de relais d'opinion traditionnellement dévoués à la droite.

Compensation. Au gouvernement, on ne sous-estime pas leur capacité de nuisance. «Raffarin m'a dit : "Mes députés UMP sont excités, vous les avez bien remués"», révélait René Le Pape, lors du congrès annuel des débitants. Mais on rappelle aussi, au ministère du Budget, que, «depuis dix ans, leurs revenus ont progressé de 60 %, hors inflation. Une partie d'entre eux en ont bien profité». Cela n'a pas empêché le gouvernement de se montrer bon prince en leur débloquant début octobre une aide d'urgence de 150 millions d'euros pour compenser la baisse des ventes. Les buralistes hurlent aussi contre les effets pervers de cette h