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Libération
Éditorial

Trou noir.

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publié le 20 octobre 2003 à 1h26

Les intermittents du spectacle auront au moins réussi à montrer dans quel trou noir un «dialogue social», dans ce pays, pouvait se perdre.

Ceux qui pourraient négocier ne le veulent pas, ceux qui voudraient ne le peuvent plus, quant à l'objet même de la négociation, il s'est à ce point radicalisé en quelques mois que l'on voit mal dans quel cadre il serait maintenant négociable.

Les syndicats «réformistes» font valoir que sans eux il n'y aurait plus de régime d'intermittents du tout, le patronat militant pour y substituer le régime de l'intérim. La CGT-Spectacle dénonce le compromis passé, mais ne dit pas comment elle s'y serait mieux prise dans le rapport de force donné, le patronat qui négocie à l'Unedic n'étant pas celui des intermittents.

Dans l'interstice, ont émergé des coordinations qui ont mobilisé des énergies et des expertises traduisant assez bien la dimension d'une crise qui affecte toute l'économie de la culture. Mais, en même temps, la nature même de ces structures, à l'instar de ce qui s'est passé dans d'autres secteurs, fait qu'elles ont du mal à entrer dans le jeu social. Là où il ne suffit pas d'avoir les meilleures analyses, les plus justes revendications, des sympathies dans l'opinion, mais où il faut savoir aussi composer pour faire progresser ses choix ou défendre l'essentiel, face à un interlocuteur patronal, ou étatique, qui ne se prive pas de défendre ses propres intérêts.

Au demeurant, les interlocuteurs potentiels ne sont guère enclins au «dialogue». P