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Us et abus dans l'audiovisuel.

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Les sociétés privées et même les chaînes publiques détournent le système.
publié le 20 octobre 2003 à 1h26

En interrompant Star Academy, les intermittents s'en sont pris à un symbole de la dérive de leur régime : Endemol, la société de l'animateur Arthur, qui règne en maître absolu sur le divertissement. Plus qu'Endemol ­ dont les dirigeants ne s'expriment jamais sur la question ­, c'est tout le système des boîtes de production qui est mis en cause. Les témoignages, tous anonymes, sont légion : ici, une standardiste est intermittente du spectacle. Ailleurs, c'est la secrétaire ou le gardien. Là, c'est carrément le patron, lui-même, qui, à chaque nouvelle production, se déclare «intermittent». «C'est simple, soupire un réalisateur, aujourd'hui les Assedic sont les sponsors des boîtes de prod.»

Arrangements. Et les arnaques à l'Assedic sont multiples. Ainsi, un cameraman se voit proposer ­ par écrit ­ de travailler pour une émission diffusée cet été sur Arte : «Le tournage se passerait du 5 mai au 15 juin. Le salaire : 25 000 francs par mois, décomposés de la façon suivante : 20 500 francs brut déclarés sur 10 jours par mois et 4 500 francs net sous forme d'indemnités (non imposables).» C'est l'un des arrangements les plus fréquents : sur un mois de travail, l'intermittent est déclaré 10 jours, et le reste est payé par les Assedic.

(Autre exemple : le paiement d'une partie du salaire en droits d'auteur, qui n'entrent pas dans le calcul des Assedic. Plus vicieux : «On accepte, pour 20 jours de travail, de n'être payé que 1 200 francs par jour, témoigne un chef opérateur. En échange, l