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Libération
Éditorial

Dissuasion

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publié le 21 octobre 2003 à 1h27

Depuis le 11 septembre, les gouvernements s'inquiètent du terrorisme international. Il est une autre menace, dont on parle moins, mais peut-être plus grave. Nous sommes, sans trop nous en apercevoir, entrés dans un nouvel âge nucléaire, où les docteurs Folamour pourraient trouver leur compte.

Plus d'une trentaine de pays ont la capacité de se doter d'armes nucléaires. L'Inde et le Pakistan ont forcé la porte du club des cinq puissances nucléaires officialisées par le Traité de non-prolifération. La Corée du Nord se vante de les avoir rejoints. L'Iran est soupçonné d'avancer à grands pas vers cet objectif. Nul ne doute qu'Israël dispose depuis longtemps de ces armes.

Une forme de mondialisation a permis la diffusion des technologies nucléaires. L'Irak de Saddam Hussein avait démontré qu'un pays peut poursuivre un programme d'armement nucléaire tout en prétendant observer les engagements qu'il a souscrits dans le TNP. Il lui suffit de détourner des technologies civiles, légales, à des fins militaires, ces technologies étant à double usage, civil et militaire.

Comment alors enrayer la prolifération nucléaire ? Les partisans de la «contre-prolifération» prônent la destruction par la force des installations suspectes. D'autres, plus raisonnables, proposent de durcir le TNP, en autorisant des contrôles inopinés. Le chef de l'AIEA suggère de placer tout enrichissement et retraitement de combustible nucléaire sous contrôle international.

Autant de mesures nécessaires, mais qui prendront