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Libération

La course à la bombe se poursuit

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Le traité international n'a pas empêché certains Etats de s'équiper.
publié le 21 octobre 2003 à 1h27

Tous les Etats n'ont pas le droit de posséder l'arme atomique. C'est sur cette inégalité que s'est construite, depuis trente-cinq ans, la lutte contre la prolifération nucléaire. Elle rencontre aujourd'hui de graves difficultés. Même si la communauté internationale, Etats-Unis et Union européenne en tête, en font une priorité, comme l'a rappelé, en juin, le sommet du G8 à Evian.

Les mauvaises nouvelles sont légion : désir de l'Iran et de la Corée du Nord de se doter d'armes atomiques, essais grandeur nature de l'Inde et du Pakistan en mai 1998 et refus des Etats-Unis de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) en octobre 1999. «Depuis 1998, la lutte contre la prolifération nucléaire enregistre des échecs majeurs, constate Marie-Hélène Labbé, spécialiste des affaires nucléaires (1). Le régime de non-prolifération semble grippé, incapable de s'adapter à un contexte mouvant.»

Cinq grands. Entré en vigueur en 1970, le Traité de non-prolifération (TNP) classe les Etats en deux catégories : les puissances nucléaires et les autres. Les premières sont les pays qui «avaient fait exploser une arme nucléaire avant le 1er janvier 1967» : les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et la Chine. Ces cinq pays (par ailleurs membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies) sont autorisés à conserver leur arsenal nucléaire, à condition de s'engager à le réduire. Les autres signataires (182 pays) renoncent à se doter de telles armes, en éc