Chaque semaine, les camions de la Deutsche Post franchissent la frontière française. Direction Saint-Dié, dans les Vosges. C'est dans cette petite ville, à moins de 100 kilomètres de la frontière, que le groupe Yves Rocher, spécialiste du soin par les plantes, a localisé tout exprès son établissement de mise sous pli. A proximité de ses clientes allemandes et près des futurs gros marchés de l'Europe de l'Est. La Deutsche Post prend livraison des mailings publicitaires et des catalogues du groupe et gagne, en Allemagne, le centre de tri le plus proche avant d'injecter tout ce courrier dans son réseau postal.
La libéralisation du courrier à l'international remonte à quelques années déjà. Et la montée en puissance de l'opérateur allemand sur le sol français se confirme. Il a créé une filiale, la DPGM (Deutsche Post Global Mail) dédiée à l'étranger, et il a ouvert, il y a deux ans, des bureaux à Vincennes, dans la banlieue parisienne. Aujourd'hui, selon Bertrand Buisson, directeur de DPGM en France, l'opérateur allemand a conquis une bonne centaine de gros clients : «Surtout des grands comptes, et beaucoup de vépécistes, comme La Redoute et ses filiales (Daxon, Cyrillus, Movitex).»
Le groupe Yves Rocher recourt aussi à la Deutsche Post pour la livraison de colis en Allemagne. Les crèmes, onguents et autres shampoings au pissenlit sont toujours élaborés dans les usines des landes bretonnes, mais ils sont acheminés ensuite jusqu'à une unité de distribution qu'Yves Rocher a située su