A qui la faute ? A une Europe trop rigide ou à un gouvernement trop souple ? La «recommandation» de la Commission européenne enjoignant à la France d'agir plus fermement pour réduire son déficit a provoqué, comme souvent quand l'Europe s'invite dans les débats franco-français, des réactions pas très orthodoxes. Sans surprise, les députés membres de la majorité ont mis l'avertissement bruxellois sur le dos du gouvernement Jospin, à l'instar du vice-président du groupe UMP Bernard Accoyer, qui estime que la situation actuelle est due «aux dépenses du gouvernement précédent». Sans surprise également, la gauche a profité de l'occasion pour dénoncer «la politique absurde» du gouvernement Raffarin, qui, aux yeux d'Eric Besson, député PS de la Drôme, «s'est mis lui-même dans la nasse».
Bouc émissaire. Claude Bartolone, son collègue de la Seine-Saint-Denis, stigmatise un gouvernement qui «se sert de l'Europe comme d'un bouc émissaire alors qu'il a loupé toutes les occasions de relancer la construction européenne».
L'Europe, défouloir des contradictions politiques à la française ? Hervé Morin, le porte-parole du groupe UDF à l'Assemblée, critique en tout cas cette tentation qui saisit régulièrement la France. «Les déficits, la hausse du chômage, la montée du communautarisme, c'est toujours la faute de Bruxelles», ironise le député de l'Eure. Et de prévenir plus sérieusement ses camarades de l'UMP que «les problèmes actuels de la France ne sont pas dus à l'Europe». Claude Bartolone préc