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Libération

Coup fourre au pays des Goncourt

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Pour le centenaire du prix, le jury a grillé la concurrence. Et récompensé Jacques-Pierre Amette, un auteur sans surprise.
publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Centenaire oblige, les Goncourt ont frappé fort. Pas en sortant de leur chapeau l'excellent et introuvable roman français qui aurait réconcilié le grand public et la critique tout en honorant le jury lui-même, mais en avançant leur prix de quinze jours. On attendait hier, 21 octobre, la dernière sélection, porteuse de tous les suspenses en attendant le 3 novembre. Finalement, les Dix ont choisi de griller le grand prix de l'Académie française, décerné jeudi. Et de passer devant les dames du Femina, qui remettent leur prix le 27 octobre.

Premiers et derniers. Ils avaient déjà usé de ce procédé en 1999 lorsqu'ils ont couronné Jean Echenoz (auteur des éditions de Minuit). Après quoi, un accord d'alternance est intervenu entre les deux jurys ­ que les Goncourt viennent donc d'envoyer valser. «Nous prenons un peu les gens par surprise, a déclaré la présidente du Goncourt, Edmonde Charles-Roux, à l'AFP. Nous avons voulu être les premiers à choisir, étant donné l'intérêt que témoignent quantité de grandes entreprises françaises à ce prix. Nous avons souhaité ne pas être les derniers, ce qui aurait été le cas si nous ne l'avions pas avancé. Nous voulions être très libres de choisir parmi les très nombreux livres de la rentrée.» Mais pourquoi fallait-il se hâter à ce point pour récompenser la Maîtresse de Brecht, de Jacques-Pierre Amette? François Nourissier, vieux manitou du prix, même s'il n'en est plus le président, a dit de son côté, à propos de l'ouvrage de son collègue (Jacques-