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Libération

Majorité : une abstention qui sent la séparation

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L'UMP menace l'UDF de rompre les alliances pour les régionales.
publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Conspué par les députés UMP, François Bayrou n'a pas bronché. Hier, à l'Assemblée nationale, le président de l'UDF a une nouvelle fois demandé au gouvernement de revenir sur son projet de réforme de l'allocation spécifique de solidarité (ASS), destinée aux chômeurs en fin de droits. «La suppression de l'ASS, c'est la fracture sociale. Je rappelle que cette allocation ne représente que 13 euros par jour.» En réponse, François Fillon, ministre des Affaires sociales, a tenu à rappeler que l'ASS n'était pas supprimée mais réformée, et qu'il fallait de toute façon «sortir de la logique d'assistance». A l'attention de Bayrou, il a ajouté : «La caricature alimente la crise de la démocratie !» Bayrou s'est rassis, a consulté sa garde rapprochée, puis a quitté son banc avant même la fin de la séance. Pour confirmer ce qu'il avait annoncé dans Libération d'hier : le groupe UDF, presque unanime, a décidé de s'abstenir sur la partie recettes du budget 2004.

Elections. Réaction immédiate de François Baroin, porte-parole de l'UMP, qui fut le premier à sonner la charge contre le chef centriste : «Quand on est dans la majorité, s'abstenir, c'est voter contre. Et un vote contre, c'est une déclaration de guerre.» Et le député de l'Aube, proche de Jacques Chirac, d'ajouter : «Monsieur Bayrou et ses amis semblent avoir rendez-vous avec l'opposition. Nous constatons cette position séparatiste.» Faut-il comprendre que les deux partis de la majorité renoncent à présenter des listes d'union au premi