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Libération

Sécu : la réforme attendra un an

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Aucun plan de sauvetage ne sera proposé avant les élections.
publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Quelle entreprise peut obtenir de son banquier une autorisation de découvert de 33 milliards d'euros ? Réponse : la Sécurité sociale. En attendant la réforme, dont les principes doivent être arrêtés «avant l'été 2004» pour être mis en oeuvre en 2005, le gouvernement n'a rien trouvé de mieux pour financer la protection sociale que de remonter le «plafond de découvert» consenti aux organismes de Sécurité sociale. D'abord de 12 à 15 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année, puis de 15 à 33 milliards d'euros fin 2004.

Ce genre d'expédient ne pouvait qu'agacer Bruxelles. D'autant que les Allemands, capables de prendre à l'occasion des libertés avec les règles communes, ont décidé de mesures drastiques pour contenir la dérive de leur système d'assurance maladie : création d'un forfait hospitalier, d'un ticket modérateur de 10 euros par trimestre, et exclusion des prothèses dentaires du régime général de base. La réforme allemande est «totalement inenvisageable en France», estimait lundi Jean-François Mattei, lors d'une réunion des ministres de la Santé de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Attentisme. «Notre pays se paye sa santé à crédit», admettait pourtant la semaine dernière Jean-Pierre Raffarin, qui ne comptait «pas moins de 16 plans de sauvetage» de la Sécurité sociale depuis 1977. Ce qui ne l'a pas empêché de s'accorder une année de délai supplémentaire, le temps pour le nouveau Haut Conseil de l'assurance maladie de faire des proposition