Washington de notre correspondant
La guerre en Irak ne «plombe» pas encore l'économie américaine. Les 87 milliards réclamés par George W. Bush à son Congrès (66 milliards pour les dépenses militaires en Irak et en Afghanistan, le reste pour la reconstruction en Irak) représentent moins de 1 % du PIB américain. Mais le coût politique de ces dépenses est très lourd. Depuis trois ans, les Américains se serrent la ceinture. Des Etats aux écoles, toutes les collectivités publiques compriment leurs dépenses, au détriment de la qualité des services rendus. Aussi, l'idée que l'Etat fédéral dépense des milliards en Irak pour y financer un système téléphonique ou l'achat de camions à ordures passe mal. Plus de 60 % des Américains désapprouvent les nouvelles dépenses pour l'Irak. Pis : ils commencent, pour la première fois, à faire un lien entre l'Irak et leurs problèmes économiques, ce qui inquiète grandement les républicains.
Fronde républicaine. La polémique qui se déroule actuellement sur la colline du Capitole reflète cette grogne venue des profondeurs de l'Amérique. Mardi, 84 représentants républicains ont défié la volonté présidentielle, en votant avec les démocrates une résolution visant à transformer les dons prévus en simples prêts. La Maison Blanche promet de mettre son veto si le Congrès passait ce genre d'amendement. Accorder des prêts en Irak serait contraire à l'approche américaine, qui cherche au contraire à réduire la dette extérieure écrasante au moins 120 milliards d