Le film par qui le scandale est arrivé s'appelle Un long dimanche de fiançailles. Inspiré du roman de Sébastien Japrisot, il doit être réalisé par Jean-Pierre Jeunet, auteur du Fabuleux destin d'Amélie Poulain (produit par UGC). Le tout, sous l'égide de 2003 Production. Un faux nez, se sont indignés les syndicats nationaux de producteurs, qui dénoncent l'implication de Warner dans cette nouvelle société et récusent l'agrément du film. Le code du cinéma exclut en effet du bénéfice de l'aide à la production les sociétés contrôlées par une entité non européenne. Mais Warner assure ne pas contrôler la majorité du capital de 2003 Production. En outre, les filiales des majors ont déjà accès à l'aide à la distribution, et, naguère, Truffaut a profité de l'argent américain. Enfin, «2003» ne pourra utiliser ses droits à l'aide que pour le financement d'autres films français. Cela a suffi à convaincre le CNC, qui, après une étude juridique et des renégociations avec cette société, a confirmé l'agrément du film. Sans calmer l'ire des producteurs.
En pointe, parmi ces derniers : les «circuits» (UGC, Gaumont, Pathé), qui craignent des surenchères sur les «gros» projets. Et le Syndicat des producteurs indépendants, qui invoque les principes : «Si on accorde une exception à Warner, qu'est-ce qui empêchera TF1 de faire pareil ?» Marc-Olivier Sebbag indique que son organisation «va vers un recours devant le tribunal administratif». Plus que le film de Jeunet en lui-même, c'est le torpillage l