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Libération

Le petit écran boude le grand

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En dix ans, l'audience des films sur les chaînes hertziennes a chuté de près de 30%.
publié le 24 octobre 2003 à 1h31

La télé a-t-elle définitivement tué le cinéma ? En apparence, oui. En dix ans, l'audience des films sur les chaînes hertziennes généralistes a chuté de près de 30 %. Comme un symbole, le dernier carton à l'Audimat a été réalisé par un téléfilm, l'Affaire Dominici, qui a réuni lundi dernier près de 12 millions de téléspectateurs sur TF1, alors qu'en face sur France 2 Alien, la résurrection, réalisé par Jean-Pierre Jeunet, ne séduisait que 3,4 millions de fans de l'horrible bébête gluante. Selon Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, qui parmi ses dix meilleures audiences de 2002 ne compte qu'un seul film, «le cinéma n'est plus autant un produit d'appel qu'il y a dix ans». Conséquence : les télés hertziennes réduisent le nombre de films diffusés (1 015 en 2001, contre 978 l'an passé, hors Canal +).

Pour Mougeotte, «la notion d'inédit est devenue "frelatée" sur les chaînes en clair». C'est la raison de la désaffection des téléspectateurs pour le cinéma sur le hertzien. En dix ans sont apparues, sur le câble et le satellite, seize chaînes entièrement consacrées au cinéma, soit quelque 200 films par jour ! Un quart des Français étant abonnés au câble ou au satellite, leur consommation s'est reportée sur les chaînes thématiques. Le succès phénoménal du DVD ajoute également à ce «frelatage» du cinéma à la télé.

Aujourd'hui, avant d'arriver sur TF1 ou France 2, un film fait le parcours suivant : six mois après sa sortie en salles, il est disponible en DVD et, à la télé, en pay-per-