Giscard avait supprimé le 8 mai pour plaire aux Allemands. Raffarin raye le lundi de Pentecôte pour se faire pardonner des vieux. Il reste maintenant à satisfaire les handicapés qui lorgnaient le même jour pour financer le handicap. On peut imaginer aussi supprimer le 1er mai pour aider les chômeurs, Noël pour subventionner la divine enfance, le premier de l'an pour les Restaurants du coeur, Pâques pour l'entretien des cloches, le 11 novembre pour éponger le coût des accidents de la route, l'Ascension pour payer les accidents en montagne, la fête nationale pour les militaires. A ce rythme, il restera encore bien des causes à satisfaire, toutes légitimes, et il faudra bien en arriver à revenir sur les 35 heures pour que la solidarité puisse s'exprimer à l'endroit de tous. Si cela ne suffit pas, il sera toujours possible de rogner sur les semaines de congés payés. A vot' bon coeur, travailleurs... C'est le problème avec la logique de dame patronnesse du gouvernement Raffarin, elle est idiote. Comme ce gouvernement qui baisse l'impôt sur le revenu et en appelle ensuite à la charité des salariés pour financer la dépendance vieillesse. Celle-ci mérite largement mieux qu'une journée gadget, qu'une absence de réflexion, qu'une fausse bonne idée dont l'efficacité économique est mise en doute jusque dans les ministères. Elle révèle surtout le mépris de l'équipe Raffarin pour les partenaires sociaux tenus hors du coup alors qu'ils gèrent les organismes de protection sociale chargés d'
Éditorial
A vot' bon coeur
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publié le 29 octobre 2003 à 1h35
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