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Libération

Les bombes flottantes américaines

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Quatre navires bourrés de polluants vont être démantelés en Angleterre.
publié le 29 octobre 2003 à 1h35

Pendant que le Clemenceau fait des ronds dans l'eau, quatre épaves flottantes américaines voguent vers la Grande-Bretagne. Destination, le chantier de la firme Able UK, sur la rivière de Teesside, dans le nord-est du pays, où ils doivent être démantelés. Datant de 1945, le Caloosahatchee et le Canisteo ouvrent la marche et devraient toucher terre le 5 novembre, après avoir franchi la Manche le long des côtes françaises. Le Compass Island (1953) et le Canopus (1965) suivent à une semaine. Tous quatre ont quitté la «flotte fantôme» de l'US Navy, ces navires mis au rencart qui attendent un ordre de mobilisation, pour les rares encore en état de naviguer, ou de destruction pour la plupart, qui sont en ruine. Ces bateaux renferment des produits dangereux pour l'environnement : amiante, polychloro-biphényles (PCB), hydrocarbures et vieilles peintures au plomb. Leur exportation aux fins de destruction, interdite par Clinton en 1994, a été réautorisée par Bush il y a un an.

«Banals convois». Vu de France, il ne s'agit que de «banals convois». A la «Prémar», la Préfecture maritime de Brest, on précise que «ces navires ne transportent pas de PCB. Ils en contiennent, comme tous les navires construits à la même époque». On souligne aussi que la France a exigé la présence d'un remorqueur par navire. «Il n'y a pas d'objection française à leur passage.» Les convois seront pourtant escortés en Manche par un navire d'assistance français, à l'ouest, et franco-britannique, à l'est. «De toutes l