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Analyse

Les effets pervers d'une réforme brutale

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Raffarin prend le risque de voir des emplois supprimés et de dévaluer la «valeur travail».
publié le 29 octobre 2003 à 1h35

Le débat sur la dépendance ne surgirait pas de la tragédie de la canicule, cause de 14 800 décès, on pourrait s'interroger sur ce qui pousse le gouvernement à effectuer, en urgence, une réforme dont tout donne à penser qu'elle va brouiller profondément son message. Car, qu'il s'agisse de la lutte contre le chômage, du dialogue social, de la baisse des prélèvements obligatoires ou de la promotion de la «valeur travail», la suppression du lundi de Pentecôte contredit les orientations jusqu'ici affichées par Jean-Pierre Raffarin.

«35 heures à l'envers». Le plan en préparation bat d'abord en brèche la priorité, gouvernementale et présidentielle, donnée à la baisse des prélèvements obligatoires. François Fillon s'était refusé, en juin, à augmenter les cotisations pour financer les retraites avant 2006, et Jean-Pierre Raffarin reporte d'année en année toute hausse de la CSG, malgré les «déficits abyssaux» de l'assurance maladie (11 milliards d'euros). Pourtant, le premier effet du jour férié travaillé sera bien d'augmenter de 0,2 ou 0,3 point les charges patronales sur les salaires. Ce qui correspond peu ou prou à la baisse de 3 % de l'impôt sur le revenu en 2004. Guillaume Sarkozy, numéro 2 du Medef, ne s'y est pas trompé, qui se dit aujourd'hui «partagé» sur le projet gouvernemental. La perspective de travailler un jour de plus afin de générer une ressource correspondante ne doit pas faire illusion. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), une telle ponc