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Libération

Corse : Sarkozy sort le chéquier

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Face à l'hostilité croissante des nationalistes, le ministre vient sur l'île pour acheter la paix civile.
publié le 30 octobre 2003 à 1h36

Des pépettes contre la fin des bombinettes. Pour son dixième voyage en Corse, le ministre de l'Intérieur vient aujourd'hui tenter d'acheter une précaire paix civile à défaut d'avoir pu la rétablir. Depuis l'échec du référendum du 6 juillet, Nicolas Sarkozy s'échine à engager le dialogue avec tous les élus de l'île. Il n'y réussira pas cette fois: les nationalistes font front... contre lui. Ils refusent de le rencontrer pour cause de «volonté répressive». Les propos de Sarkozy assimilant, dans le Monde daté d'aujourd'hui, les nationalistes à la mafia ­ « J'ai eu la naïveté de penser qu'une discussion loyale pouvait avoir lieu avant que la neutralisation du système mafieux soit achevée» ­ ont suscité des réactions indignées. «C'est une déclaration de guerre», s'emporte un leader d'Indipendenza. «Un amalgame intolérable», assure Jean-Christophe Angelini, secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC, modéré). Lequel renvoie Sarkozy aux élus républicains : «L'implantation criminelle ne date pas d'hier, elle est intrinsèque aux phénomènes des clans.»

«Corsophobie». Le PNC comme les neuf autres formations de la mouvance nationaliste ont manifesté hier, en fin d'après-midi, devant la préfecture d'Ajaccio. Ils entendaient «protester contre la répression qui s'accentue ces derniers mois, sur fond de "corsophobie" et de déchaînement médiatique anticorse». Cette unité est davantage «identitaire, culturelle que politique, analyse un élu nationaliste. Mais, à chaque fois que l'un de