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Libération
Éditorial

Avanie

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publié le 3 novembre 2003 à 1h40

Avec sa quinzaine de victimes, la destruction d'un hélicoptère à Falloujah est l'incident le plus coûteux pour les forces américaines en Irak. D'un strict point de vue militaire, le bilan global des pertes ne justifie pas un diagnostic trop pessimiste : avec moins d'un mort par jour depuis que George Bush a annoncé la «fin» de la phase offensive de l'occupation, le 1er mai dernier, le taux de pertes reste relativement bénin si on tient compte des effectifs engagés. Politiquement, le harcèlement dont le dispositif militaire est l'objet pourrait se révéler plus coûteux. Les derniers sondages montrent que le soutien dont dispose la politique irakienne de Bush continue de s'effriter et, s'il est encore trop tôt pour évoquer le «spectre du Vietnam», quatre Américains sur cinq disent redouter un enlisement.

De manière prévisible, Donald Rumsfeld a néanmoins annoncé que la politique américaine continuerait sur sa lancée. Toutefois, le transfert de responsabilités vers les Irakiens serait «accéléré», selon les mots du responsable américain en Irak, Paul Bremer. Est-ce une manière de tenir compte de l'opinion internationale, qui, malgré un vote du Conseil de sécurité favorable aux Américains, reste très réservée, comme on l'a vu à Madrid quand il s'est agi de passer aux choses sérieuses, les phynances ? Bush a d'ailleurs essuyé hier une nouvelle avanie diplomatique. Tout en appelant une nouvelle fois à un rôle accru de l'ONU, les six pays voisins de l'Irak ont condamné les attentats t