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Libération

Les maires récupèrent la démocratie participative

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Les citoyens sont consultés... moins souvent écoutés.
publié le 4 novembre 2003 à 1h42

«Un autre monde est possible, il commence dans nos villes.» Cette devise de la municipalité de Porto Alegre, Martine Aubry la brandit comme un étendard. A la veille du Forum social européen (FSE), la maire de Lille répète que sa ville a été choisie pour accueillir, de vendredi à dimanche, les Rencontres de la démocratie participative, un grand raout réunissant des élus européens et sud-américains qui prétendent vouloir donner la parole, voire transférer la prise de décision, aux citoyens. Depuis la fin des années 1990, les maires des grandes villes de gauche (Paris, Lille, Grenoble...) et parfois de droite (Valenciennes...) ont compris l'intérêt qu'ils avaient à associer les habitants à leur gestion. Et à le faire savoir.

«Tour d'ivoire». Conseils de quartier, comptes rendus de mandat, «forums citoyens»... Pour ces élus pressés de surfer sur la vague altermondialiste, toutes les formes de démocratie participative sont bonnes à prendre. L'objectif est noble : «Pour combattre l'abstention, il faut que les citoyens puissent toucher du doigt l'effet de leur engagement électoral», justifie le sociologue Yves Sintomer. Transports, sécurité, logement, budget... tout est donc discutable. Sur le papier. Car le passage à l'acte s'avère plus difficile. «C'est une démarche à laquelle je n'étais pas culturellement préparé, reconnaît Jean-Marie Bockel, maire PS de Mulhouse. Mais je suis convaincu que le maire ne peut plus s'enfermer dans la tour d'ivoire du pouvoir.» Les conseils de quarti