Jusqu'où descendront-ils ? Où s'arrêtera le strip-tease de ces hommes politiques qui semblent prêts à tout pour réveiller le désir de l'électeur ? Bien sûr, le phénomène n'est pas neuf. Mais il s'est emballé depuis le 21 avril 2002, illustrant le fâcheux contre-sens de responsables politiques qui pensent devoir singer le «Français moyen» pour le reconquérir.
Certes, «faire peuple» désormais faire dans le people est un exercice, né au début des années 70, qui s'est généralisé au fur et à mesure que la télé a affermi son emprise sur la vie politique et qu'une armée de communicants s'est emparée de la geste des compétiteurs. Et l'amour du custom que Fabius avoue dans le livre «personnel» qu'il publie aujourd'hui (1) a près de trente ans de retard sur l'accordéon de Giscard, pionnier en la matière. Plus récemment, les politiques ont même entraîné leur moitié dans l'arène, le duel Bernadette-Sylviane s'imposant comme l'un des principaux points de clivage entre Chirac et Jospin pendant la présidentielle.
Fendre l'armure. C'est justement son issue qui a décuplé les velléités exhibitionnistes des politiques. Un taux d'abstention record, plus de 30 % des électeurs basculant dans le vote protestataire, les scores pitoyables recueillis par les candidats «de gouvernement»: le 21 avril a illustré la grande misère de ceux qui nous gouvernent. Et la tournure du naufrage jospinien a incité les politiques à s'effeuiller. Puisque c'est faute d'avoir su «fendre l'armure» que «