Moscou de notre correspondante
Quand Vladimir Poutine s'installa aux commandes de l'Etat russe en mars 2000, l'opinion publique le connaissait si peu qu'on ne voulait voir en lui que l'obscur agent du KGB arrivé au pouvoir par la volonté de son prédécesseur, Boris Eltsine. Certains espéraient un modernisateur, un Pierre le Grand qui saurait affirmer le poids de la Russie dans le monde. Poutine héritait d'un pays chaotique dont les régions s'étaient émancipées et où un petit groupe d'oligarques enrichis par la privatisation des ressources naturelles faisait la pluie et le beau temps, alors que la population s'enfonçait dans la pauvreté.
Modèle chinois. Aujourd'hui, les tendances autoritaires de Poutine sont plus perceptibles, mais il s'affiche toujours comme un réformateur. «Poutine croit réellement que sa mission principale est de moderniser le pays, soulignait la semaine dernière le directeur du Centre d'études stratégiques, Andrei Piontkovski, à la radio Echo de Moscou. Mais sa profonde erreur est de penser qu'on peut le faire de manière autoritaire. En Asie du Sud-Est et en Chine, des régimes autoritaires ont réussi à assurer la transition d'une société agraire à une société industrielle. Notre tâche est différente : il s'agit de passer d'un état industriel à une société postindustrielle, une transition qui ne peut se faire qu'avec la liberté.»
De nombreux analystes ont récemment évoqué la fascination que les «durs» de l'entourage de Poutine ces anciens des services secret