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Libération

Vedettes rêvées pour la télé-paillettes

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En invitant des politiques, les émissions de divertissement trouvent une crédibilité.
publié le 6 novembre 2003 à 1h44

On y a vu Giscard chatouiller le piano à bretelles, Jack Lang danser un slow enfiévré avec Miou-Miou, ou encore, chez Patrick Sébastien, Jospin massacrer les Feuilles mortes. Ce qui était exceptionnel est devenu monnaie courante: aujourd'hui, à la télé, pas une semaine ne se passe sans qu'un homme politique soit invité à sortir du cadre classique des 100 Minutes pour convaincre, Mots croisés et autres France Europe Express pour celui, pailleté, des émissions de divertissement.

Parmi les animateurs pratiquant ce genre de mélanges, Marc-Olivier Fogiel (On ne peut pas plaire à tout le monde, France 3), avant de recevoir Laurent Fabius vendredi soir, a accueilli au cours des derniers mois Hubert Védrine ou François Hollande. Et c'est sans compter André Santini, qui, à force de hanter les plateaux télé tient plus de l'intermittent du spectacle que du tribun parlementaire. Même tabac chez Thierry Ardisson: depuis la rentrée, dans Tout le monde en parle sur France 2, il a reçu de Gaulle (fils), Jack Lang, Nicolas Dupont-Aignan et Bernard Kouchner. Idem chez Michel Drucker, qui, à l'occasion d'un Vivement dimanche spécial de Gaulle, a réussi l'exploit d'inviter le fils du général et de décrocher un entretien avec Chirac.

L'intérêt des hommes politiques pour la triade Fogiel-Ardisson-Drucker est clair: c'est un moyen de paraître sympathique aux yeux du public. Mais quel est l'intérêt pour ces émissions d'inviter des politiques, un Hollande étant a priori moins vendeur qu'une starlette