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Libération

Départ voté à 50,1 % par les cheminots

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Une victoire de justesse pour les opposants, partagés sur leur avenir syndical.
publié le 7 novembre 2003 à 1h46

C'est ric-rac. Avec 50,16 %, les partants de la CFDT-cheminots, 11 000 adhérents, sont majoritaires. Ce résultat ne fait guère pavoiser Serge Mazats, secrétaire national chargé de la protection sociale, qui s'attendait, comme le reste de l'équipe sortante, sans doute à plus. «Une bonne partie de ceux qui ont décidé de partir ne sont pas venus à l'AG», justifie-t-il. Comme les onze autres membres du bureau qui ont démissionné en bloc, Serge Mazats a décidé de faire une croix sur la CFDT. Pas de gaieté de coeur. «J'ai adhéré à la CFDT sur les valeurs de l'autogestion, du Larzac, un sens de l'humanisme, des valeurs qui ont complètement disparu.» A 52 ans, il était prêt à baisser les bras. «Mais c'est difficile après trente ans de rentrer à la maison et de ne plus se battre !» Alors, pourquoi pas la CGT?

Choix individuels. «A, à, à la CGT ! A, à, à la CGT ! Tout le monde se casse à la CGT !», chante un délégué sur l'air de A la queue leu leu de Bezu. Mais personne pour reprendre la rengaine criarde parmi les quelque 200 militants rassemblés à la Bourse du travail à Paris. La rupture vient d'être consommée, elle pèse, même si elle est applaudie. Dans la salle, un groupe de délégués venus de Lorraine discute le bout de gras. Il y a là un éventail de choix individuels. Celui qui reste, pour ne pas se coltiner les cégétistes qui séviraient à Epinal (Vosges). «Ce sont des Cosaques dans notre région, ils n'ont guère évolué depuis le stalinisme», clame Patrice Liégeois, qui opte pour SU