Un plan pour les vieux et les handicapés, certes. Mais aussi pour sauver un Raffarin de Matignon qui n'a pas pris la mesure de la gravité de la canicule, à l'origine de plus de 14 000 victimes l'été dernier. Et, depuis, n'en finit pas de chuter dans le puits de l'impopularité. A quoi sert un Premier ministre s'il n'est pas là pour protéger les plus faibles ? L'intéressé ne semble plus aujourd'hui avoir grande prise sur le cours des choses. Au point que le chef de l'Etat en personne est obligé de démentir la «fin» prochaine de celui qu'il a installé à Matignon, il y a dix-neuf mois. Dénégation d'autant plus nécessaire que plusieurs ministres, et pas des moindres, sont convaincus que l'homme du Poitou ne se récupérera pas, sauf succès inattendu de l'UMP aux élections de l'an prochain. Ceux-là ne prennent même plus la peine de dissimuler qu'ils veulent hâter la succession. On comprend dès lors que Raffarin se soit voulu seul en scène, hier, pour tenter de résister à cet enterrement annoncé.
Et réinstaller son autorité en vantant une «réforme historique». Pour reconquérir l'électorat de droite, il n'a d'ailleurs pas lésiné. De façon caricaturale, les catégories proches de la majorité (professions libérales, artisans, agriculteurs) sont dispensées de devoir de «solidarité». Le Medef, lui, a droit à un allongement de la durée du travail, ce qui ne s'est pas souvent vu depuis 1936. Les salariés, eux, sont priés de travailler un jour férié non pour un gain toute peine mérite salair