Menu
Libération

Raffarin invente le travail gratuit

Article réservé aux abonnés
Les salariés travailleront un jour de plus pour financer l'aide aux personnes dépendantes. Le plan Raffarin provoque déjà un tollé.
publié le 7 novembre 2003 à 1h46

Au boulot ! Il en rêvait, il l'a fait : Jean-Pierre Raffarin a demandé hier aux Français de «travailler une journée de plus» pour financer l'aide aux handicapés et aux personnes âgées. «L'été dernier, notre pays a été profondément meurtri par les conséquences de la canicule. Le drame que nous avons vécu a révélé un devoir d'action», a-t-il déclaré. Jacques Chirac est venu à sa rescousse depuis Carcassonne, où il participait au sommet franco-espagnol, en se réjouissant de «cette très grande réforme». Encouragé par ce soutien, bienvenu au milieu du tollé, Raffarin a renchéri dans les superlatifs hier soir sur France 3, parlant d'«une réforme historique, d'une ampleur financière jamais atteinte».

Choix. A partir de 2005 et pour quatre ans en théorie, date à laquelle le système sera réévalué, le lundi de Pentecôte ne sera plus férié pour l'Etat et les institutions qui en dépendent ; les entreprises privées pouvant choisir un autre jour férié ou de RTT à la place, ainsi que l'avait annoncé Libération dans son édition du 5 novembre. Les recettes escomptées de ces mesures sont de 9 milliards d'euros sur quatre ans. Elles seront affectées à une caisse nationale spécifique, dédiée à la dépendance et au handicap, qui constituera donc une nouvelle branche de la protection sociale. Ces nouvelles ressources serviront notamment à pérenniser la part de l'Etat dans le financement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

Après plusieurs jours de cacophonie, le Premier ministre a finale