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Libération

53% des familles de Paris ne veulent pas du collège de leur secteur

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publié le 8 novembre 2003 à 1h47

Paris est la capitale du contournement de carte scolaire (1) - avec la Bretagne, pour d'autres raisons (forte présence du privé). Trente-trois pour cent des collégiens y choisissent le privé. Si l'on ajoute les 10 % de dérogations accordées chaque année (soit une demande sur deux), on obtient un minimum de 43 % d'élèves non-scolarisés dans le collège qui leur est assigné par la carte. Et ce chiffre est inférieur à la réalité : il ne tient compte que des dérogations officielles. Pour obtenir satisfaction, il faut avancer des raisons d'ordre médical (difficultés de déplacement, par exemple), un choix de langue vivante qui n'existe pas ailleurs, une aberration du découpage de la carte scolaire (on habite en face d'un collège, mais on est affecté à un autre pour des raisons de rattachement administratif), ou la présence d'un frère ou d'une soeur dans l'établissement. Officiellement, les dérogations demandées pour cause de «mauvaise réputation» de l'établissement désigné ne sont même pas examinées. Deux mille deux cents familles ont ainsi réclamé une dérogation, à Paris, l'an passé, soit 20 % des élèves de 6e. Cela signifie donc que 53 % des familles ne sont pas satisfaites de l'offre publique qui leur est faite.

Rien n'indique, par ailleurs, que les parents qui se voient refuser leur demande en restent là. Certaines «arnaques» typiques sont bien connues du rectorat. Au hit-parade : l'utilisation de l'adresse professionnelle en guise d'adresse personnelle (pour les commerçants, mé