Il n'y a eu ni surprise ni tête-à-queue. Juste la confirmation que le tropisme français pour l'énergie nucléaire est toujours d'actualité. A l'occasion de la présentation de son avant projet de loi d'orientation sur les énergies, Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'Industrie, a confirmé vendredi la volonté du gouvernement de «garder l'option nucléaire ouverte». Ce qui signifie, en d'autres termes, de donner le feu vert aux industriels français (EDF et Areva en tête) pour lancer, très vite, la construction d'un démonstrateur EPR (European Pressurized Water Reactor), le réacteur nucléaire nouvelle génération. «Nous avons une trentaine de centrales qui, en 2020, auront 40 ans d'âge. Il nous faut donc préparer cet horizon dès maintenant, a plaidé la ministre. Mais nous avons proposé de laisser toutes les options ouvertes.» Même celle d'abandonner définitivement le nucléaire si d'aventure l'EPR ne faisait pas la preuve de son efficacité ? «On peut tout imaginer, mais il faut rester responsable», a aussitôt corrigé la ministre. Bref, malgré toutes les précautions d'usage et le petit effort en faveur des énergies renouvelables (lire encadré), le gouvernement a bel et bien choisi de conforter l'exception française du (presque) tout nucléaire. «Ne pas décider de lancer l'EPR aujourd'hui serait renoncer à terme au nucléaire», renchérit une source gouvernementale.
Boycott. Bien évidemment, ce choix, soutenu par une majorité de la classe politique française (les Verts et la LCR exc