Berlin, de notre correspondante.
Comment sortir du nucléaire tout en respectant le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de CO2 ? C'est le dilemme auquel se trouve confronté l'Allemagne. Sous la pression des écologistes, le gouvernement de coalition SPD-Verts a décidé de fermer sa dernière centrale nucléaire en 2020. Le nucléaire représente encore aujourd'hui 28,4 % de la production énergétique allemande, contre 47 % pour le charbon et 7 % pour les énergies renouvelables (dont un modeste 3 % pour l'éolien et 0,03 % pour le solaire).
L'idée du ministre de l'Environnement, Jürgen Trittin, est de pousser à fond les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse...), qui devraient fournir 12,5 % de la production énergétique allemande en 2010, pour atteindre 20 % en 2020, et 50 % en 2050. L'opposition chrétienne-démocrate et les producteurs d'énergie traditionnelle jugent ce programme irréaliste. «L'éolien, c'est formidable, commente Petra Uhlmann, porte-parole de E.ON, un des premiers groupes d'énergie allemands. Sauf quand il n'y a pas de vent, et quand il y a trop de vent. Si on veut renoncer au nucléaire et avoir de l'énergie 24 heures sur 24, le tout sans se retrouver dans la situation de l'Italie ou de la Californie, cela signifie forcément qu'il va falloir accroître la production d'énergie fossile...», c'est-à-dire les centrales à charbon. Donc provoquer une augmentation des émissions de CO2. Or l'Allemagne s'est engagée à diminuer de 21 % ses émissions d'ici