Slah, 46 ans, prof dans le supérieur privé (Paris XXe)
«Le délabrement du public»
«Dans mon quartier, on assiste au délabrement du service public. Tout le monde cherche à éviter le collège de mon secteur. Les profs y sont souvent absents, il y a parfois des yeux au beurre noir, des disputes mal réglées... Je voulais que ma fille vive autre chose, qu'elle se sente bien au collège, qu'elle puisse travailler dans une ambiance studieuse. Mais je suis allé vers l'école privée à contre-coeur. Chez nous, on a toujours connu l'école publique, mon père était instituteur. Je crois que la force du privé, c'est de donner confiance aux parents. De les rassurer quant à l'avenir de leurs enfants. Ma fille est entrée en sixième dans ce collège privé. Aujourd'hui, elle est en cinquième, ravie. Nous aussi : il n'y a rien à redire sur la qualité des cours et du travail à faire à la maison et je sais de quoi je parle. Il y a de la rigueur, pas de problème de discipline et un véritable encadrement : les enfants ne sont pas livrés à eux-mêmes pendant les heures creuses, ils travaillent en salle de permanence. Apparemment, l'exode vers le privé touche beaucoup de monde dans mon quartier. Et les listes d'attentes s'allongent pour entrer dans ce collège.»
Chantal, 51 ans, orthophoniste (Seine-Saint-Denis)
«Plus de mixité religieuse»
«Au départ, je ne pensais pas à l'enseignement privé. Peut-être que sans mon métier d'orthophoniste, que j'exerce là où nous vivons, je n'aurais jamais su comment les chose