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Libération

Des banlieues au plateau du Larzac

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publié le 10 novembre 2003 à 1h48

«Bové, il nous a donné la parole, une place, le truc normal.» Pour le MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues), la rencontre avec le porte-parole de la Confédération paysanne a été déterminante. Depuis, Tarek Kawtari et ses camarades ont élargi leurs horizons. Ils se battent toujours contre les violences policières dans les cités, mais également contre l'«abandon économique» des quartiers, la «discrimination à l'embauche» des jeunes qui en sont issus et contre «la gestion coloniale de la planète». Et ils ont pris toute leur place au sein du FSE. Ils animeront plusieurs rencontres et recevront les visiteurs sous un chapiteau planté à la porte de Paris, à Saint-Denis. «A partir du moment où on commence à s'intéresser aux problèmes du monde, on s'aperçoit qu'il y a une misère encore plus massive à certains endroits que chez nous», explique Nordine, l'un des fondateurs du MIB.

La rencontre avec le porte-parole de la Confédération paysanne s'est faite en 2000. «Quand on a vu que José Bové était allé en prison pour avoir démonté un McDo, on a trouvé qu'ils poussaient un peu, raconte Tarek. Et quand Bové a déclaré qu'entre lui, qui s'était retrouvé en prison, et un policier qui avait été acquitté après avoir tiré sur un jeune d'Argenteuil, il y avait comme un décalage horaire, on a eu un déclic.» Les banlieusards affrètent un car et débarquent à Millau. Le premier contact avec les ruraux de la Confédération paysanne est circonspect: «Ils nous regardaient comme des spécimens