Changement de direction. Il y a quelque temps, le militant s'initiait à la chose publique au travers des syndicats ou des associations, s'y attardait le temps d'en faire le tour et finissait encarté dans un parti politique. A la recherche du fameux «débouché» lui permettant de mettre en oeuvre ses belles idées. Avec les altermondialistes, la tendance commence à s'inverser. Avant de devenir un des piliers d'Attac en Franche-Comté, Pierre est resté cinq ans chez les Verts. «La politique ne sert à rien, constate-t-il. Surtout pas à changer de monde.»
«Nouvel espace politique». Ce dépit, Monique Dental le porte en elle depuis 1978. Cette année-là, l'ex-membre du PSU puis d'un groupuscule maoïste a renoncé à tout engagement partisan. «D'abord parce qu'entre le féminisme et les partis, la greffe ne prend pas, explique la sexagénaire parisienne. Ensuite parce que les organisations politiques n'ont pas le monopole de la transformation sociale. Enfin parce que la sacralisation grandissante des élus aggrave le divorce avec la société civile.»
Une analyse que fait sienne Damien. Encarté au PS pendant près de dix ans, ce quadragénaire normand décide de tout plaquer en 1998. «Le renouveau de la politique se faisait autre part. Et j'avais l'impression d'être complètement à côté de la plaque.» Il y a quelques mois, il rejoint l'Association internationale de techniciens, experts et chercheurs. Economiste de formation, il explique qu'il peut enfin «apporter une contribution au débat» alors