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Libération

«Faut que ça remonte»

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publié le 15 novembre 2003 à 1h53

Fanta Sangaré lève les mains au ciel : «Faut que ça remonte...» On croirait qu'elle parle d'un lâcher de ballons gonflés à l'hélium. Depuis son quartier de l'Abreuvoir, en bout de ligne de bus à Bobigny, mobilisée depuis quinze ans sur la médiation sociale à destination notamment des femmes africaines, turques ou pakistanaises, «femme-relais» comme on dit, c'est ça que Fanta attend du FSE, «que ça remonte». Mais où ? Et quoi ? Ce jeudi soir, au programme du centre Edouard-Vaillant, dans cette cité que l'on dit être l'une des plus défavorisées, il y a «dîner du monde» : riz à l'africaine, viande aux légumes, et thématique centrée sur les «violences conjugales».

Vu de la mairie communiste de Bobigny, il fallait «éviter le côté vase clos et faire rentrer le FSE dans les quartiers». Dans une salle voisine, quelques Anglais, deux Espagnols épluchent de la documentation sur les scandales de l'évasion fiscale. Entre passionnés des taxes et militantes antimachos, ça se croise. Outil à tout, le FSE ­ des querelles de couple au développement durable ? «Des fois, nous sommes confrontées à des problèmes pour lesquels on ne trouve pas de solution ­ sur le mariage forcé, l'excision ou le logement, la soumission d'une femme sans-papier à son mari... Alors, c'est un échange d'expériences, d'idées», explique Fanta. «A la télé, en France, il n'y a jamais de campagne de prévention sur ce thème comme dans d'autres pays européens», et cette idée-là «faut que ça remonte». Dans les cabinets ministé