Le numéro de charme s'accentue. Ramadan a amplifié vendredi son entreprise de séduction des altermondialistes. Il la poursuivra samedi en participant à un débat, à Ivry-sur-Seine, sur le thème «Racisme, xénophobie et antisémitisme». Toute la journée de vendredi, l'intellectuel suisse, accusé d'«antisémitisme» par certains, de «communautarisme» par d'au tres, a tenté de se montrer sous son meilleur jour. Affable, prévenant, prônant «le dialogue et l'écoute entre tous», seul moyen de construire «un autre monde». Car «il n'y a pas qu'une seule voie pour faire la place aux exclus». En homme parfaitement rompu à l'art de la langue de bois, il a répété, matin, midi et soir, les mêmes propos. Le matin, devant 800 personnes massées dans une salle de cinéma d'Ivry, dont beaucoup de confession musulmane. A midi, devant la presse. Et, en fin de journée, au micro de Daniel Mermet sur l'antenne de France Inter, dont le studio était décentralisé à la Grande Halle de la Villette à Paris, l'un des sites du Forum social européen.
«Procès en sorcellerie». Arrivé la veille de Suisse, Tariq Ramadan s'est rendu très tôt au cinéma Pathé d'Ivry. A sa suite, une cour composée de cadres des mouvements Présence musulmane et du Collectif des Français musulmans. Parmi eux, pas une femme. Le service d'ordre, composé de syndicalistes musclés, est sur les dents. Marie-Agnès, de la Ligue des droits de l'homme, chargée de veiller au bon déroulement des débats, se dit «sous pression». Les autres intervenants