L'heure est à la reculade. Face à la colère des buralistes, Jean-Pierre Raffarin leur a proposé, vendredi soir, lors d'une rencontre à Matignon, un «moratoire fiscal» sur le tabac pendant qua tre ans. Cette pause dans la hausse du prix des cigarettes interviendra après celle prévue pour le 1er janvier 2004. C'est la mesure phare d'un «contrat d'avenir» qui comportera plusieurs volets : «viabilité» des bureaux de tabac pouvant reposer sur l'octroi de nouvelles missions, sécurité des débitants et lutte contre la contrebande (un volet présenté jeudi par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy), ainsi qu'une «initiative française» auprès de Bruxelles pour parvenir à une convergence européenne des prix du tabac. Pas suffisant pour les buralistes, qui ont décidé de maintenir leur manifestation du 24 novembre. D'ici là, de nouvelles entrevues auront lieu à Matignon en début de semaine prochaine.
Le «moratoire» promis par le Premier ministre contredit la guerre déclenchée contre le tabagisme officiellement au nom de la lutte contre le cancer, l'un des grands chantiers de Jacques Chirac. Le «plan cancer», lancé en mars par le président de la République, représente une somme de 1,5 milliard d'euros qui doit être financée par les recettes du tabac. Il y a un mois, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, annonçait qu'il n'excluait pas d'autres hausses après celle de janvier 2004.
Impopularité. Jean-Pierre Raffarin a préféré lâcher du lest. Plombé dans les sondages, il a voulu a