Avant le début, déjà, l'envie de parler. C'est Ian, 21 ans, un Canadien qui raconte que son père travaille au Trésor, sa mère à la Banque mondiale. «Moi ? Je cherche autre chose.» C'est Sandra, 46 ans, cadre sup à Lyon, venue «pour se faire une idée». C'est un étudiant allemand qui parle «contre-société» avec un sociologue français dans un bistro : «Que les politiques viennent et reprennent des idées, tant mieux. Mais si c'est juste pour se montrer et continuer à être schizo, pas la peine.» Bienvenue au Forum social européen (FSE) et dans un monde qui se veut, qui se rêve «autre». Des forums (enfants, parlementaires européens, autorités locales), des séminaires, des plénières, des ateliers, des débats et des contradictions. Et surtout du désir de «se bouger» pour que les choses bougent. De l'impro à gogo. Avec forcément quelques ratés. Ainsi, avant l'ouverture, l'organisation constate qu'il manque 2 500 places pour loger les militants qui vont débouler de toute l'Europe et d'ailleurs. Seulement l'accès à la base de données est «planté» depuis jeudi. Une seule solution : s'inscrire, sur un des quatre sites, à Bobigny, Ivry-sur-Seine, Saint-Denis ou La Villette, à Paris, au stand «hébergement». «Il y a énormément de monde, prévient un bénévole. Prenez vos responsabilités !»
«Internerf» et vases communicants
Au Forum syndical européen, organisé à l'hôtel de ville de Paris en parallèle au FSE, il y a foule ce mardi. «Mouvement social, mouvement syndical, même combat», affirme une