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Libération

Budget: Matignon victime de l'Elysée

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Pour beaucoup d'élus UMP, les baisses d'impôt sont à la racine des difficultés du gouvernement.
publié le 18 novembre 2003 à 1h55

La canicule n'explique pas tout. Au moins autant que les morts de l'été dernier, l'incohérence de la politique fiscale du gouvernement telle qu'elle s'exprime à travers le projet de loi de finances 2004 est à la racine de l'impopularité de Jean-Pierre Raffarin. Cet après-midi, les députés en achèvent l'examen par un vote final et ce n'est pas Matignon qui s'en plaindra. Rarement budget aura tourné à ce point au calvaire pour un Premier ministre contraint de mettre en péril sa crédibilité et son image au service d'un seul objectif : la baisse de 30 % de l'impôt sur le revenu en cinq ans, impossible mais impérieuse promesse du chef de l'Etat.

Obsession fiscale. Le choix de François Bayrou et des centristes de s'abstenir lors du vote d'aujourd'hui n'est pas une surprise. Elle n'est pas non plus de nature à menacer le gouvernement : face à l'écrasante majorité de l'UMP, l'UDF ne pèse rien à l'Assemblée nationale. Mais cette décision est révélatrice d'un malaise qui gagne du terrain parmi les députés UMP. Sur les questions budgétaires et fiscales au moins, le président de l'UDF exprime tout haut ce que d'autres pensent tout bas. «Les parlementaires gueulent, ils en ont marre de ramer pour défendre des décisions prises sans concertation», prévient un député UMP.

Dès la fin de l'été, le bras de fer avec la Commission européenne avait heurté les proeuropéens. Décidée dans la précipitation pour contenir le déficit, la hausse du gazole a soulevé la fronde des députés de base, confrontés