Bagdad envoyé spécial
Confrontée à une guérilla de plus en plus offensive, qui n'hésite plus à frapper loin de la zone où elle limitait jusqu'alors ses opérations, l'armée américaine a bouleversé sa stratégie pour la rendre «plus dure» et «plus agressive». Les chasseurs-bombardiers F-16 font un retour remarqué sur le théâtre irakien, notamment près de la frontière syrienne, principal lieu de passage des volontaires arabes qui viennent se battre en Irak.
Si l'US Army a changé la nature de son engagement, c'est parce que ses adversaires montent en puissance depuis plusieurs semaines. Selon l'administrateur américain Paul Bremer, les GI sont la cible de 30 à 35 attaques quotidiennes, contre une dizaine il y a encore deux mois. A plusieurs reprises, la guérilla a attaqué au mortier et à la roquette le QG de l'armée américaine à Bagdad. A Nasiriya (Sud), elle a monté le 12 novembre un attentat-suicide contre la caserne des forces italiennes, faisant 19 morts. A Bassorah, le personnel civil des forces de la coalition est resté confiné tout le week-end dans la crainte d'une attaque semblable. Samedi, la collision en vol de deux hélicoptères Black Hawk au-dessus de Mossoul semble être intervenue, selon une source militaire américaine, après qu'un missile irakien a touché l'un d'entre eux. Hier, deux soldats américains ont trouvé la mort.
Le changement de stratégie américaine a coïncidé avec la visite de Paul Bremer à Washington mercredi dernier. Les forces américaines sont engagées dan