Bagdad envoyé spécial
De temps à autre, Issam boit. Et se laisse aller à la confidence. Pour chaque opération, il reçoit plusieurs centaines de dollars. Déjà, il a pu s'offrir une voiture. Mais il est encore loin de son rêve : s'acheter une villa dans un quartier cossu de Bagdad. Ses chefs, eux, ont depuis longtemps la leur, qui a récompensé leur fidélité à Saddam Hussein. Aussi, se contentent-ils de donner des ordres en se gardant d'aller sur le terrain. Il en allait de même quand Issam faisait partie des Moukhabarat (l'un des services secrets irakiens, principal pilier du régime), dissous par Washington après la prise de Bagdad. Mais, même s'il se bat aussi pour l'argent, il dit garder entière sa fidélité au dictateur déchu.
Existe-t-il une alliance entre les combattants de Saddam Hussein et la mouvance d'Al-Qaeda ?
Sur le principe, nous approuvons Ben Laden. Mais nous n'avons pas de liens avec ses partisans. Leur stratégie et la nôtre ne sont pas les mêmes. Eux considèrent que l'Irak est le lieu où on doit affronter les Américains. Ils veulent y provoquer le chaos afin d'inciter le peuple à les attaquer. Nous, les résistants irakiens, nous nous battons parce qu'il y a occupation de l'Irak. Nous prenons bien soin de viser uniquement les soldats américains. Ce n'est pas nous qui avons attaqué les commissariats. Ni la Croix-Rouge ou l'ONU, dont nous pouvons avoir besoin. Lorsque nous avons bombardé l'hôtel al-Rachid (le 26 octobre, ndlr), nos roquettes ont visé les chambres occ