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Libération

Petits patrons, mais grande désillusion

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Raffarin incarnait leurs espoirs, ils sont aujourd'hui déçus.
publié le 18 novembre 2003 à 1h55

C'était le chouchou des patrons. Au début de l'année, il était allé jusqu'à les cajoler lors de l'assemblée générale du Medef, à Tours, et avait récolté une standing ovation. Aujourd'hui, Jean-Pierre Raffarin suscite plutôt la consternation, au mieux le doute, auprès d'une «clientèle» pourtant acquise traditionnellement à la droite. «Ils critiquent le manque de visibilité de la politique économique. Pour les entreprises, c'est ce qu'il y a de pire, observe Marc Touati, économiste à Natexis Banques Populaires. Ils n'ont plus confiance, ils ressentent de l'amertume. Quand ils nous parlent, ils se lâchent...» Mais pas encore au grand jour. Nombre de patrons de grandes et moyennes entreprises ont refusé de répondre aux questions de Libération, sinon sous couvert d'anonymat.

Principales rengaines anti-Raffarin : l'excessive pression fiscale et le manque de flexibilité du marché du travail. Ils étaient nombreux à espérer un assouplissement des 35 heures. Sophie de Menthon, présidente madeliniste de l'organisation patronale Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), parle de «déception absolue» en la matière. «Distiller timidement les mesures en lançant des ballons d'essai pour voir comment réagissent les électeurs, c'est contre-performant. Les patrons venaient de si loin, l'attente était extrêmement forte... Et à toute attente forte, il y a déception.»

«Frustré». En se promenant hier au Salon des centres de gestion à Paris, on glanait d'autres motifs de d